Conférence internationale sur les approches participatives du patrimoine mondial 2024
L’ICOMOS, l’ICCROM et l’Université de Sogang CGSI (Critical Global Studies Institute) ont organisé la conférence publique d’une journée et demie et un atelier (fermé au public) d’une demi-journée sur invitation du Ministère des Affaires étrangères de la République de Corée, pays hôte de l’évènement. La Directrice de l’Unité d’évaluation du patrimoine mondial de l’ICOMOS, Gwenaëlle BOURDIN, ainsi que les expertes du patrimoine mondial de l’ICOMOS, Laura ROBINSON et Luisa DE MARCO, faisaient partie de l’équipe du projet en tant que panélistes et modératrices.
Du 19 au 21 mars 2024, la Conférence internationale sur les approches participatives du patrimoine mondial 2024 s’est tenue à Séoul, en République de Corée. La conférence visait à :
- fournir un forum de discussion sur la façon dont les terminologies liées aux approches participatives sont définies et utilisées dans et en dehors du secteur du patrimoine afin de gagner en clarté.
- concevoir un programme de recherche à moyen terme qui pourrait fournir des conseils plus approfondis sur la manière de mettre en œuvre la participation dans le contexte du patrimoine mondial
Objectifs de la conférence
L’objectif immédiat de la conférence fut d’établir un cadre d’analyse des études de cas pouvant être appliqué aux biens du patrimoine mondial afin de comprendre les diverses portées des approches participatives.
Sur le long terme, la conférence servira de base à l’amélioration des modalités de participation à la Convention du patrimoine mondial, en garantissant l’inclusivité, l’équilibre, la portée et l’efficacité, ainsi que des mécanismes d’examen et d’évaluation de ces mesures.
Gwenaëlle BOURDIN, Directrice de l'Unité d'évaluation du patrimoine mondial de l'ICOMOS, et Laura ROBINSON, experte du patrimoine mondial de l'ICOMOS, ont présenté une vue d'ensemble des approches participatives dans le système du patrimoine mondial. 
Gwenaëlle BOURDIN a modéré la session C du panel sur l'inclusion dans divers secteurs avec les panélistes Victoria Marquez Mees (Banque européenne de développement), Ishanlosen Odiaua (Banque mondiale) et Javier Torner Ruiz de Temino (UN Habitat). 
Le deuxième jour, Luisa DE MARCO a animé la session D du panel sur les approches participatives du terrain avec les panélistes John Zulu (World Monuments Fund), Amy Stevens (Murujuga Aboriginal Corporation), Tarek Abulhawa (Jordanie) et Shu Mei Huang (Université nationale de Taïwan).
Pourquoi cette conférence ?
Même si les connaissances, les compétences et les capacités des communautés sont de plus en plus reconnues, il est encore, souvent, trop compliqué d’offrir aux communautés des moyens véritablement significatifs pour participer aux processus du patrimoine mondial. Ce problème est exacerbé par le manque de clarté sur ce sujet et l’absence de conseils détaillés pour ceux qui travaillent avec le patrimoine mondial. Il est nécessaire d’analyser la littérature existante et les preuves fondées sur la pratique – à la fois dans le secteur du patrimoine et au-delà – afin de développer un cadre structuré.
Le terme “communautés” est mentionné au moins 20 fois dans les Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial (2021) et figure également à de nombreuses reprises dans le format du dossier de proposition d’inscription. Cependant, le terme est recoupé avec d’autres termes tels que parties prenantes et détenteurs de droits, et est souvent associé aux peuples autochtones, ce qui montre qu’il n’y a pas de relation claire entre eux. Le terme “participation” est souvent utilisé conjointement avec le terme “communautés” et de nombreuses occurrences l’associent avec les qualificatifs “pleine”, “efficace”, “inclusive”, “équilibrée en termes de genre” et “la plus large possible”.
Ainsi, la participation des communautés, des parties prenantes et des détenteurs de droits prend de plus en plus d’importance dans les exigences et meilleures pratiques des processus de proposition d’inscription au patrimoine mondial et de gestion des biens inscrits. Cependant, les modalités permettant d’assurer la qualité de la participation en termes d’inclusivité, d’équilibre, de portée et d’efficacité et de disposer de mécanismes pour examiner et évaluer ces mesures restent ambiguës.