Retour sur l'Assemblée générale 2025 de l'ICOMOS à Lumbini, Népal

Lumbini, l’un des lieux les plus sacrés au monde pour les bouddhistes, est traditionnellement reconnu comme le lieu de naissance de Siddhartha Gautama, devenu plus tard le Bouddha, vers le VIᵉ siècle avant notre ère. Selon d’anciennes inscriptions, la reine Maya Devi aurait donné naissance au Bouddha en se tenant sous un arbre de sal dans le jardin de Lumbini.
Aujourd’hui, Lumbini est un site du patrimoine mondial de l’UNESCO (inscrit en 1997) et une importante destination de pèlerinage attirant des visiteurs du monde entier. Le site comprend le temple de Maya Devi, les ruines anciennes de complexes monastiques et le pilier d’Ashoka, érigé par l’empereur Ashoka au IIIᵉ siècle avant notre ère pour commémorer sa visite. Ses vestiges archéologiques offrent un aperçu précieux de l’une des plus anciennes traditions spirituelles du monde.
La signification universelle de Lumbini réside non seulement dans sa valeur historique et religieuse, mais aussi dans son message intemporel de paix, de compassion et d’illumination — des valeurs qui résonnent profondément avec le thème du Symposium de cette année : « Perceptions du patrimoine et résilience ».

 

60 ANS DE L’ICOMOS

L’Assemblée de cette année revêtait une importance particulière, marquant l’aboutissement des célébrations du 60ᵉ anniversaire de l’ICOMOS. Un événement spécial s’est tenu le soir du 14 octobre 2025, comprenant une table ronde consacrée à une réflexion sur le passé et l’avenir de l’ICOMOS, suivie d’un dîner festif.
La séance a été ouverte par Kerime Danis, présidente du Conseil consultatif, avec une présentation intitulée « Un kaléidoscope des activités passées de l’ICOMOS », offrant un aperçu vivant des six décennies d’accomplissements de l’organisation. Lors de la table ronde, la présidente de l’ICOMOS, Teresa Patricio, et le président honoraire Toshiyuki Kono ont abordé les défis actuels auxquels l’organisation est confrontée. Ils ont été suivis par des réflexions des vice-présidents régionaux de l’ICOMOS, présentant leurs perspectives et visions pour l’avenir, réaffirmant l’engagement continu de l’ICOMOS envers la préservation du patrimoine et la coopération internationale.

L’Assemblée générale a adopté sept résolutions sur des questions statutaires, dont des amendements aux Principes éthiques de l’ICOMOS. Ces Principes, qui guident le travail professionnel des membres, traitent des conflits d’intérêts dans les projets et définissent les responsabilités des membres envers le patrimoine culturel. Ils ont été révisés pour introduire un langage explicite couvrant des questions jusqu’ici non traitées, notamment la conduite respectueuse entre membres, la reconnaissance de la diversité culturelle, l’interdiction des comportements discriminatoires, le respect quelle que soit l’identité de genre, l’origine ethnique, l’affiliation politique ou la religion, ainsi que des standards de comportement appropriés envers le personnel de l’ICOMOS.

SYMPOSIUM SCIENTIFIQUE SUR LES PERCEPTIONS DU PATRIMOINE ET LA RÉSILIENCE
Réduction des risques de catastrophe et préparation

Le thème du Symposium scientifique faisait le lien entre une discussion de longue date sur les perceptions du patrimoine — « Le Jardin sacré de Lumbini : perceptions du lieu de naissance du Bouddha » — et l’accent mis sur le Plan scientifique triennal 2024–2027 de l’ICOMOS : Un patrimoine résilient face aux catastrophes – préparation, réponse et relèvement.

Ces réflexions se sont articulées autour de trois sous-thèmes interconnectés :
1. « Naviguer et négocier les conflits », mettant l’accent sur la manière dont le patrimoine est à la fois affecté par et impliqué dans l’évolution des conflits armés et des formes hybrides de guerre, incluant l’instrumentalisation du patrimoine culturel et la nécessité de stratégies et d’outils actualisés.
2. « Résister aux forces de la nature pour la conservation et le développement du patrimoine », examinant la manière dont les sites patrimoniaux peuvent se préparer et répondre aux aléas naturels et à des contextes multi-risques, en intégrant les patrimoines matériel et immatériel, les savoirs traditionnels, la formation et la réduction des risques.
3. « Mettre le patrimoine au service de la paix », reconnaissant le cadre unique de l’AGA 2025 à Lumbini — lieu de naissance du Bouddha — et explorant comment le patrimoine peut promouvoir la paix, la non-violence, la compassion, la justice sociale et le bien-être inter-espèces, au moyen de panels, conférences et délibérations collectives plutôt que de sessions classiques de présentation d’articles.

Le Symposium a suscité une forte mobilisation intellectuelle, réunissant près de 300 délégués de plus de 50 pays, avec 241 soumissions, 150 résumés et 3 sessions thématiques.

Inspiré par le cadre du Symposium scientifique, le président d’ICOMOS Népal, Gyanin Rai, a prononcé la déclaration suivante sur le patrimoine et la paix lors de la clôture de l’événement sur la place de Lumbini. Un document final détaillé, reflétant l’ensemble des sessions techniques, sera préparé et diffusé d’ici la fin de l’année.

L’ICOMOS exprime sa profonde gratitude envers ICOMOS Népal, et en particulier envers Gyanin Rai, président du Comité national, ainsi qu’Anie Joshi, secrétaire, et Kai Weise, conseiller, pour leurs efforts précieux ayant assuré le succès de l’événement.

L’ICOMOS remercie également les institutions et organisations dont le soutien, la collaboration et l’engagement ont été essentiels à la réussite de l’événement. Des remerciements particuliers sont adressés à :