L'ICOMOS à la conférence MONDIACULT 2025 : interconnexions entre patrimoine culturel, savoirs autochtones et action climatique
L’ICOMOS a participé à l’édition 2025 de la Conférence mondiale de l’UNESCO sur les politiques culturelles et le développement durable qui s’est tenue du 29 septembre au 1er octobre. Cette année, la conférence était consacrée au thème « Libérer le pouvoir de la culture pour parvenir au développement durable ». Elle a réuni les participants autour de la recherche d’un consensus visant à promouvoir la culture en tant qu’objectif indépendant du développement durable, dans le cadre de la prochaine stratégie de développement des Nations Unies.
Avant MONDIACULT : dialogues et réunions préliminaires
L’ICOMOS a activement participé aux préparations de la conférence MONDIACULT 2025 à travers des consultations régionales menées par l’UNESCO (novembre 2024 et février 2025) au cours desquelles les vice-présidents régionaux de l’ICOMOS, les membres du groupe de travail sur le développement durable (SDGWG) et les professionnels émergeants de l’ICOMOS ont apporté leur éclairage sur des thèmes clés, notamment la culture en tant qu’objectif autonome de développement durable, l’action climatique, le patrimoine en situation de crise, les savoirs autochtones et l’utilisation éthique des technologies.
Du 26 au 28 septembre, le 6e Sommet de la culture de CGLU a réuni les partenaires de la campagne Culture2030goal autour du lancement d’une nouvelle proposition visant à intégrer la culture dans l’agenda mondial du développement durable, intitulée “The Culture Goal: From Necessity to Reality”. Lors de la session « Pourquoi nous avons besoin d’un objectif culturel dès maintenant », Naima Benkari, point focal d’ICOMOS SDGWG, a mis en avant les objectifs de l’organisation dans le cadre de la proposition.
À une époque où notre environnement est menacé et où les communautés partout dans le monde sont mises à rude épreuve, la culture n'est pas une option, elle est ce qui nous unit. Elle véhicule la mémoire, ancre l'identité et donne aux gens la résilience nécessaire pour faire face aux défis. C'est aussi ce qui permet aux sociétés de construire des ponts lorsque les autres voies sont bloquées.
Depuis mars 2025, Teresa Patrício, présidente de l’ICOMOS, et Ave Paulus, coordinatrice du groupe de travail sur l’action climatique de l’ICOMOS (CAWG), ont contribué à la rédaction du document thématique de l’UNESCO intitulé “Culture and climate action: from margins to mainstream”, qui a été présenté le 28 septembre, lors de la troisième réunion ministérielle de haut niveau du Groupe des amis de l’action climatique fondée sur la culture. Au cours de cette réunion, Ave Paulus a partagé ses réflexions sur le principal document découlant de l’événement, la Déclaration ministérielle de Barcelone.
Ave Paulus lors de la 3e réunion ministérielle de haut niveau. © Luciele Oliveira - MinC 
Naima Benkari prononçant un discours lors du 6e Sommet de la culture de CGLU. © Mark Schardan for United Cities and Local Governments (UCLG) 
Participants à l'événement parallèle "Culture for Trust: Communities Facing Global Challenges" 
Evénement parallèle "Towards a stronger connection between Culture and Nature". © Swiss Federal Office for Culture. 
Les participants à l'événement parallèle "Living Heritage" écoutant la présentation de Kirstine Møller Gray's.
Evénements parallèles de MONDIACULT: culture et nature, patrimoine indigène et durabilité, et l’importance du patrimoine vivant
Culture for Trust: Communities Facing Global Challenges – 30 septembre
Cet événement parallèle co-organisé par ICOMOS CAWG a bénéficié de la participation d’Ave Paulus et de Andrew Potts, représentant l’ICOMOS et le Climate Heritage Network (CHN). Ave Paulus a démontré les impacts du changement climatique sur le patrimoine culturel et présenté les enseignements à tirer des systèmes de connaissance traditionnels en matière d’adaptation au climat. L’objectif de cet événement parallèle était d’explorer comment, en temps de crise, la culture, le patrimoine et l’expression artistique peuvent servir d’outils pour favoriser l’autonomisation, la résilience et l’adaptation des communautés.
Il est urgent de prendre en considération les droits et impacts culturels dans la réponse à tous les aspects du changement climatique et de l'action climatique, en accordant la priorité à la nécessité d'un effort mondial urgent, efficace et concerté pour prévenir l'extinction culturelle du patrimoine et des communautés.
Towards a stronger connection between Culture and Nature: paving the way to a sustainable future – 30 septembre
Le même jour, Leticia Leitão, conseillère du patrimoine mondial de l’ICOMOS, a participé à cet événement parallèle sur les relations entre culture et nature afin de présenter l’ICOMOS et de donner un aperçu du projet Connecting Practice.
Living Heritage / Living the Heritage: Community Voices for Rethinking Approaches and Shifting Systems – 1er octobre
Enfin, l’ICOMOS SDGWG, l’ICOMOS CAWG, le groupe de travail de l’ICOMOS sur le patrimoine autochtone (IHWG) et le groupe de travail de l’ICOMOS sur l’approche fondée sur les droits (OCA-RBA) ont organisé un événement parallèle pour discuter du patrimoine vivant et des savoir-faire artisanaux en tant que systèmes essentiels favorisant la continuité économique, sociale et culturelle. Cet événement avait pour but d’explorer les circonstances permettant l’innovation et la transmission intergénérationnelle des connaissances. Il était également question de démontrer comment le patrimoine vivant influence et est influencé par les environnements bâtis.
La présidente de l’ICOMOS, Teresa Patrício, a ouvert le dialogue en évoquant la participation de l’ICOMOS aux discussions internationales sur la manière dont le patrimoine culturel peut répondre aux défis mondiaux. Elle a insisté sur l’importance de la coopération entre les professionnels du patrimoine et les communautés locales pour l’apprentissage mutuel et le soutien dans la protection, la conservation et la gestion du patrimoine. La session, animée par Naima Benkari, s’est poursuivie avec les présentations de Karla Nunes Penna, membre d’ICOMOS SDGWG, et de Kirstine Møller Gray, point focal d’ICOMOS IHWG, sur l’aspect crucial du patrimoine culturel pour la survie et la résilience des communautés autochtones. Angela López Sabater, membre d’ICOMOS Espagne, a ensuite évoqué l’architecture vernaculaire et son rôle dans la revitalisation de la vie rurale, tandis qu’Elena Dimitrova, membre d’l’ICOMOS Bulgarie, a souligné l’importance de la transmission intergénérationnelle des connaissances dans un contexte de transformation globale.
