
Une résolution concernant la préservation in situ des antiquités de la station de métro Venizelos à Thessalonique, en Grèce, a été adoptée lors de la 20e Assemblée générale de l’ICOMOS, qui s’est tenue en décembre 2020.
Lors de la construction du métro à Thessalonique, deuxième métropole de Grèce, un site archéologique majeur a été découvert en 2013 à l’emplacement de la future « station Venizelos ». Sur une vaste superficie d’environ 1 500 m², les fouilles ont mis au jour une partie de l’avenue pavée de marbre romain (Decumanus Maximus), son interaction avec le cardo, la route principale de la ville, ainsi que des ateliers et des étals de style bazar des deux côtés de la route, organisés en grands blocs de bâtiments, et des parties d’une place pavée monumentale entourée de colonnades. L’ensemble du complexe forme un palimpseste architectural remarquable qui retrace l’aménagement et l’organisation du cœur urbain de Thessalonique depuis la fin de l’Antiquité jusqu’à la période de transition et au début de l’époque byzantine moyenne (IVe-IXe siècle après J.-C.).
Une décision ministérielle prise en 2017 prévoyait la préservation et la mise en valeur in situ de l’ensemble du complexe archéologique, tout en permettant la poursuite des travaux de construction de la station de métro comme prévu. Cependant, sur la base d’une nouvelle décision ministérielle prise en mars 2020, le complexe monumental sera détaché et temporairement déplacé, puis remis en place une fois les travaux de construction de la station terminés. Récemment (23/09/2020), le Conseil central archéologique a approuvé l’étude technique finale pour le déplacement des antiquités de la station Venizelos et leur repositionnement après l’achèvement des travaux de construction du métro.
ICOMOS Hellénique et de nombreuses associations et organisations patrimoniales et scientifiques considèrent qu’il s’agit d’une situation alarmante, car la mise en œuvre de la nouvelle décision ministérielle entraînera la fragmentation du monument, l’annulation de sa valeur culturelle et, finalement, la perte de son authenticité, causant ainsi un dommage irréversible à ce complexe archéologique unique et singulièrement important. Les efforts visant à empêcher une telle évolution sont fortement soutenus par de nombreuses institutions, experts et autorités locaux, nationaux et internationaux.
ICOMOS Hellénique plaide en faveur de la préservation et de l’entretien in situ des antiquités de la gare Venizelos, conformément à la décision ministérielle de 2017, compte tenu du fait que cet ensemble architectural exceptionnel fait partie intégrante de l’histoire de la ville de Thessalonique et du patrimoine culturel mondial. Cette solution est conforme aux principes des principales conventions mondiales du patrimoine de l’UNESCO, à la Charte de Venise (1964), ainsi qu’aux conventions d’Amsterdam (1975), de Grenade (1987) et de La Valette (1994).