Document de NARA sur l'authenticité (1994)

Préambule

 

1. Nous, experts réunis à Nara (Japon), tenons à saluer la générosité et la vision intellectuelle des autorités japonaises qui nous ont ménagé l'opportunité d'une rencontre destinée à mettre en question des notions devenues traditionnelles en matière de conservation du patrimoine culturel et à instaurer un débat sur les voies et moyens d'élargir les horizons dans la perspective d'assurer un plus grand respect, de la diversité des cultures et des patrimoines dans la pratique de la conservation.

2. Nous avons apprécié à sa juste valeur le cadre de discussion proposé par le Comité du Patrimoine mondial. Celui-ci s'est déclaré désireux de mettre en application, lors de l'examen des dossiers d'inscription qui lui sont soumis, un concept d'authenticité respectueux des valeurs culturelles et sociales de tous les pays.

3. Le " Document de Nara sur l'authenticité " est conçu dans l'esprit de la " Charte de Venise, 1964 ". Fondé sur cette charte, il en constitue un prolongement conceptuel. Il prend acte de la place essentielle qu'occupe aujourd'hui, dans presque toutes les sociétés, le patrimoine culturel.

4. Dans un monde en proie aux forces de globalisation et de banalisation et au sein duquel la revendication de l'identité culturelle s'exprime parfois au travers d'un nationalisme agressif et de l'élimination des cultures minoritaires, la contribution première de la prise en compte de l'authenticité consiste, aussi dans la conservation du patrimoine culturel, à respecter et mettre en lumière toutes les facettes de la mémoire collective de l'humanité.

Diversité culturelle et diversité du patrimoine

 

5. La diversité des cultures et du patrimoine culturel constitue une richesse intellectuelle et spirituelle irremplaçable pour toute l'humanité. Elle doit être reconnue comme un aspect essentiel de son développement. Non seulement sa protection, mais aussi sa promotion, demeurent des facteurs fondamentaux du développement de l'humanité.

6. Cette diversité s'exprime aussi bien dans une dimension spatiale que temporelle tant pour les cultures que pour les modes de vie qui leur sont liés. Dans le cas où les différences entre cultures seraient à l'origine de situations conflictuelles, le respect de la diversité culturelle requiert la reconnaissance de la légitimité des valeurs spécifiques de toutes les parties en cause.

7. Les cultures et les sociétés s'expriment dans des formes et des modalités d'expression, tant tangibles que non tangibles, qui constituent leur patrimoine. Ces formes et modalités doivent être respectées.

8. Il importe de rappeler que l'UNESCO considère comme principe fondamental le fait que le patrimoine culturel de chacun est le patrimoine culturel de tous. De la sorte, les responsabilités sur le patrimoine, et sur la manière de le gérer appartiennent en priorité à la communauté culturelle qui la génère ou à celle qui en a la charge. Toutefois, l'adhésion aux chartes et aux conventions relatives au patrimoine culturel implique l'acceptation des obligations et de l'éthique qui sont à la base de ces chartes et conventions. De ce fait, la pondération des propres exigences à l'égard d'un même patrimoine est hautement souhaitable, toutefois sans qu'elle ne contrevienne aux valeurs fondamentales des cultures de ces communautés.

Valeurs et authenticité

 

9. La conservation du patrimoine historique, sous toutes ses formes et de toutes les époques, trouve sa justification dans les valeurs qu'on attribue à ce patrimoine. La perception la plus exacte possible de ces valeurs dépend, entre autres, de la crédibilité des sources d'information à leur sujet. Leur connaissance, leur compréhension et leur interprétation par rapport aux caractéristiques originelles et subséquentes du patrimoine, à son devenir historique ainsi qu'à sa signification, fondent le jugement d'authenticité concernant l'œuvre en cause et concerne tout autant la forme que la matière des biens concernés.

10. L'authenticité, telle qu'elle est ainsi considérée et affirmées dans la " Charte de Venise ", apparaît comme le facteur qualificatif essentiel quant à la crédibilité des sources d'informations disponibles. Son rôle est capital aussi bien dans toute étude scientifique, intervention de conservation ou de restauration que dans la procédure d'inscription sur la Liste du Patrimoine Mondial ou dans tout autre inventaire du patrimoine culturel.

11. Tant les jugements sur les valeurs reconnues au patrimoine que sur les facteurs de crédibilité des sources d'information peuvent différer de culture à culture, et même au sein d'une même culture. Il est donc exclu que les jugements de valeur et d'authenticité qui se rapportent à celles-ci se basent sur des critères uniques. Au contraire, le respect dû à ces cultures exige que chaque oeuvre soit considérée et jugée par rapport aux critères qui caractérisent le contexte culturel auquel elle appartient.

12. En conséquence, il est de la plus haute importance et urgence que soient reconnues, dans chaque culture, les caractères spécifiques se rapportant aux valeurs de son patrimoine, ainsi qu'à la crédibilité et la fiabilité des sources d'information qui le concernent.

13. Dépendant de la nature du monument ou du site et de son contexte culturel, le jugement sur l'authenticité est lié à une variété de sources d'informations. Ces dernières comprennent conception et forme, matériaux et substance, usage et fonction, tradition et techniques, situation et emplacement, esprit et expression, état original et devenir historique. Ces sources sont internes à l'oeuvre ou elles lui sont externes. L'utilisation de ces sources offre la possibilité de décrire le patrimoine culturel dans ses dimensions spécifiques sur les plans artistique, technique, historique et social.

Annexe 1

Suggestions pour les suites à donner au Document (proposées par H. Stovel)

1. Le respect de la diversité des cultures et des patrimoines exige un effort soutenu pour éviter qu'on impose des formules mécaniques ou des procédures uniformisées lorsqu'on tente de définir et d'évaluer l'authenticité d'un monument ou d'un site.

2. L'appréciation de l'authenticité en respectant les cultures et la diversité du patrimoine demande une approche qui encourage les cultures à se doter de méthodes d' "analyse et d'instruments qui reflètent leur nature et leurs besoins. De telles approches peuvent avoir plusieurs points communs dont les efforts nécessaires pour : - S'assurer que l 'évaluation de l'authenticité engage une collaboration multidisciplinaires et la contribution adéquate de toutes les expertises et connaissances disponibles ;
- S'assurer que les valeurs reconnues soient vraiment représentatives d'une culture et de la diversité de ses préoccupations, notamment envers les monuments et les sites ;
- Documenter clairement la nature spécifique de l'authenticité des monuments et des sites pour constituer un guide qui serve à leur traitement et au suivi ;
- Actualiser les appréciations du degré d'authenticité à la lumière de l'évolution des valeurs et du contexte.

3. Il est particulièrement important de faire l'effort pour s'assurer qu'on représente les valeurs reconnues et que le processus de leur identification comprenne des actions pour développer , dans la mesure du possible, un consensus multidisciplinaire et communautaire à leur endroit.

4. Les démarches devraient reposer sur la coopération internationale parmi tous ceux et celles qui s'intéressent à la conservation du patrimoine culturel et contribuer à cette coopération afin d'accroître le respect universel et la compréhension de la diversité des valeurs et des expressions culturelles.

5. La poursuite de ce dialogue et son extension dans les différentes régions et cultures du monde constitue un pré requis pour augmenter la valeur pratique de l'attention qu'on porte à l'authenticité dans la conservation du patrimoine commun de l'humanité.

6. La sensibilisation accrue du public à cette dimension du patrimoine est absolument nécessaire pour arriver à des mesures concrètes qui permettent de sauvegarder les témoignages du passé. Cela signifie que l'on développe une plus grande compréhension de valeurs que représentent, en soi, les biens culturels autant que de respecter le rôle que jouent des monuments et sites dans la société contemporaine.

Annexe II

DéfinitionsConservation : comprend toutes les opérations qui visent à comprendre une oeuvre, à connaître son histoire et sa signification, à assurer sa sauvegarde matérielle et, éventuellement sa restauration et sa mise en valeur. (Le patrimoine culturel comprend les monuments, les ensembles bâtis et les sites tels que les définit l'article 1 de la Convention du patrimoine mondial).

Sources d'information : ensemble des sources monumentales, écrites, orales, figurées permettant de connaître la nature, les spécificités, la signification et l'histoire d'une œuvre.

Le Document de Nara sur l'Authenticité a été rédigé par 45 participants à la Conférence de Nara sur l'Authenticité dans le cadre de la Convention du Patrimoine Mondial, tenue à Nara, Japon,1-6 novembre 1994, sur l'invitation de la Direction des Affaires Culturelles du Gouvernement Japonais et la Préfecture de Nara. La Direction organisa la Conférence de Nara en coopération avec l'UNESCo, l'ICCROM et l'ICOMOS. Cette version finale du Document de Nara a été rédigée par les deux rapporteurs généraux de la Conférence, M. Raymond Lemaire et M. Herb Stovel.

Declaration of Rome (1983)

Given:

  • the immense variety and the qualitative and quantitative richness of the archaeological, architectural, historical and artistic, environmental and natural, archival and book heritage existing in Italy.
  • the lack of available economic and financial resources,
  • the extremely tense climate which is characteristic of the present stage of growth and transformation of Italian society,

Taking into consideration the fundamental cultural contributions continuously provided by Italian experts, not only to the knowledge of the history of art but also to theories of conservation and to the practice of restoration,

Noting also, in comparison with other countries, the permanent involvement of the Parliament, the Italian Government and, above all, of the concerned public services in the conservation of the cultural heritage,

Therefore, in the aim of rendering actions for the integrated conservation of the national, cultural heritage more incisive and more precise, the Italian National Committee, under the patronnage of the Ministry of Cultural Property and of the Environment, recalling the work accomplished at the national symposia of Sorrento (1979) and of Naples (1981), discussed the following theme in Rome (9-10 June 1983) on the basis of earlier studies: "Monuments and Sites: conservation action in Italy today".

After hearing and discussing the reports and communications, the symposium noted the serious deficiencies which exist in Italy today in the field of the conservation and the restoration of the cultural heritage. These deficiencies are due, on the one hand, to the insufficiently clear relationship between theory and practice, and on the other hand, to the inherent dangers of the current political and socio-economic situation.

The Assembly noted specifically:

  1. A co-ordination which is rare, even non-existent, among the various bodies involved in conservation at all levels : local, regional, national and international. This situation is aggravated by other factors, such as the lack of an organic structure in these institutions; the separation between the University and the government services in charge of cultural property; the absence of coordination among the Ministries and, above all, between Cultural Affairs and Public Works, though the latter provides considerable funding for the architectural heritage.
  2. Serious consequences due to the fact that architectural restoration operations are too often awarded to insufficiently qualified professionals of the private and public sector. This situation proves the absolute necessity to employ competent restorers, having received university level training and post-graduate level specialized training.
  3. Ulterior consequences due to the unsupervised work of new, unqualified, private contractors on monuments, historic centres and sites. This phenomenon has been accentuated by the poor health of the construction industry which has led certain contractors toward restoration work despite their lack of training, under the cover of recent, ambiguous legislation on architecture and town planning. This legislation is itself an expression of the present state of general confusion.

The Assembly, proposing to remedy point by point the aforementioned deficiencies and the errors attached to them,

  1. requests of the Parliament, the Government and the competent controlling bodies, a total involvement in the coordination of the administrative, didactic, normative, technical and cultural initiatives taken by national and international organisms, for a careful programming of architectural operations and for the rigourous supervision of the real qualifications of professionals and contractors working in the field of restoration.
  2. confirms and adopts the contents and conclusions of the "International Meeting of Co-ordinators for Training in Architectural Conservation" (organized by ICCROM, Rome, December 1982). During that meeting, the Assembly did indeed confirm the utmost importance of: the training of specialized personnel, in the historical and technical fields, in architecture and town planning who should be employed for all restoration work, according to the recognized multidisciplinary, scientific method of conservation work; and the strengthening of the competent international organizations for education and cultural training, such as ICCROM.

By the formulation of these recommendations to competent organisms and to the cultural world, the Assembly confirms the intention of ICOMOS to act and its readiness to co-operate for the most rapid practical application of these recommendations.


Declaration of Dresden on the "Reconstruction of Monuments Destroyed by War" (1982)

At the invitation of the ICOMOS National Committee of the German Democratic Republic, participants from 11 countries held a symposium in Dresden from November 15th to 19th, 1982 on the subject of the "Reconstruction of Monuments Destroyed by War".

The meeting:

  • has observed once again in Dresden with profound shock, what terrible suffering and losses war causes for people and their cultural property,
  • recognized the achievement of the government and people of the German Democratic Republic, in reclaiming a substantial part of their treasures that had been damaged or believed lost, and in particular, architectural monuments,
  • against this background gives its full support to the recommendation (No. 308) of the 2nd World Conference of Unesco (Mexico, August 1982), concerning the prevention of wars,
  • and agrees also with the resolution concerning the same subject, adopted by the VIth General Assembly of ICOMOS in 1981 in Rome.

The meeting summarizes the results of its discussions in the following basic assessment:

  1. The task of social development after the war, the reconstruction of towns and villages, and the resulting task of the protection of monuments constitutes a single entity. The spiritual values of monuments and the desire to acknowledge them both intellectually and politically were the reasons for initiating their reconstruction.
  2. The objective and the practical efforts of governments and peoples in the restoration of monuments and the preservation of the character of towns and villages which has evolved over time have been, and will remain to be of great importance for the bond between peoples and their native lands and for their participation in social progress in their country.
  3. A great cultural effect has been and will be achieved in such places where protection and meticulous preservation of monuments go hand in hand with efforts to restore their impact and to promote the understanding of them, and where existing monuments have been harmoniously complemented by new works of architecture, respecting and enhancing typical urban ensembles including their natural setting.
  4. Since men have been influenced by the wartime destruction and by reconstruction work after the war to regard monuments with increasing interest, in particular as providing evidence of history, fresh emphasis has been placed on the demand to preserve the original substance of the monument. By this is meant that substance which, in all those components which make it worthy of being recognized as a monument, has grown through the ages, and which, by virtue of its authenticity, confirms the origins of the monument and its historical evolution up to the present day.
  5. Reconstruction gave fresh impetus to basic studies and to intensive research by means of archaeology, for new modes of documenting results in monument protection. Completion of the documentation of individual monuments and of the stock of monuments is also recognized as an urgent task for the protection of monuments from the consequences of armed conflicts and catastrophes.
  6. The new interest in the intellectual acknowledgement of monuments has frequently given rise to the wish to restore a monument by reason of its meaning and impact, in addition to mere preservation. The type and scope of restoration have been and continue to be dependent on the significance and specific character of the monument, on the extent of destruction, and of the cultural and political function attached to it.
  7. In reconstructing monuments destroyed by war various techniques have been developed. A multiplicity of factors have to be taken into account in each individual case. These range from the conservation of a monument for its symbolic value to the restoration of a townscape condition which cannot be abandoned.
  8. In the restoration of monuments destroyed by war special care should be taken that the historic development up to the present time can be traced. This applies to the elements of monuments from different periods as well as other evidence of its fate. This might include modern elements which have been added in a responsible manner. The complete reconstruction of severely damaged monuments must be regarded as an exceptional circumstance which is justified only for special reasons resulting from the destruction of a monument of great significance by war. Such a reconstruction must be based on reliable documentation of its condition before destruction.
  9. The need to continue the traditional use of a building has frequently accelerated the restoration of destroyed architectural monuments. Increasing awareness of the spiritual value of monuments has further encouraged this trend. This concerns to a large extent residential houses in towns and villages as well as town-halls, churches, and other historic buildings.
  10. The destruction of a monument frequently results in completely new objectives for social use and their understanding after its reconstruction being established. This may range from the efforts to find a use of great public significance to residential use.
  11. In the task of reconstructing monuments, a highly meticulous scientific methodology has evolved, as well as skills in technology, artistry and craftsmanship. Arising from the legitimate desire of peoples to restore damaged monuments as completely as possible to their national significance, necessary restoration work, going beyond conservation, has attained a high professional level and thereby a new cultural dimension as well.
  12. More and more clearly, peoples combine pride in monuments of their own history with interest in monuments of other countries and with respect for cultural achievements, both past and present, of the peoples represented by these monuments. Worldwide exchange of knowledge and experience on characteristic features, historical evidence, and the beauty of the cultural heritage, especially the monuments of every people and each ethnic and social group, plays a constructive role in assuring equitable, peaceful co-existence between peoples.

Our experience working in the field of monuments protection, in seeing the terrible loss of human life and the destruction of cultural treasures by wars, our experience in the beautiful and responsible work of restoring and newly understanding these monuments, place an obligation on all of us to make every effort for a more secure peace in the world on the basis of assiduous international cooperation and disarmament.

Dresden, November 18th, 1982


 

Principes de l'ICOMOS pour la preservation et la conservation/restauration des peintures murales

 

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Principes de l'ICOMOS pour la preservation 
et la conservation/restauration des peintures murales
(2003)
 


Ratifiée par la 14e Assemblée Générale de ICOMOS, à Victoria Falls, Zimbabwe, octobre 2003
Introduction et définition 

Les peintures murales sont des expressions culturelles de la création humaine à travers l’histoire, depuis les origines, avec l’art rupestre, jusqu’aux œuvres d’art mural actuelles. Leur détérioration ou leur destruction, accidentelles ou intentionnelles, constituent une perte qui affectent une part importante du patrimoine culturel de l’humanité.

La Charte de Venise (1964) pose les principes généraux de la conservation/restauration du patrimoine culturel. La Déclaration d’Amsterdam (1975), qui introduit la notion de conservation intégrée, et le Document de Nara sur l’authenticité (1994), qui aborde la diversité culturelle, complètent ces principes. Parallèlement à ces documents et des contributions complémentaires pertinentes telles que le code d’éthique ICOM-CC (1984), le Document de Pavie (1997) et les Règles Professionnelles de l’E.C.C.O. (1997), l’objectif du présent document est de fournir des principes plus spécifiques pour la protection, la préservation et la conservation/restauration des peintures murales. Le présent document met en exergue des pratiques et des principes de base universels et ne tient pas compte des questions spécifiques à des régions ou des pays qui peuvent être traitées au niveau régional ou national par des recommandations supplémentaires si cela s’avérait nécessaire. 

La richesse des peintures murales repose sur la diversité des expressions culturelles, des réussites esthétiques et sur la variété des matériaux et des techniques utilisés depuis les temps anciens jusqu’à nos jours. Les articles suivants se réfèrent à des peintures créées sur des supports inorganiques, tels que le plâtre, la brique, l’argile ou la pierre, et excluent des peintures réalisées sur des supports organiques, tels que le bois, le papier ou la toile. Les matériaux composites utilisés dans de nombreux bâtiments historiques doivent recevoir un traitement particulier, hors du champ d’application du présent document. Les surfaces architecturales et les couches de finition, avec leur valeur historique, esthétique ou technique, doivent être considérées comme des composantes importantes des monuments historiques. 

Les peintures murales font partie intégrante des monuments et des sites et doivent être préservées in situ. Nombre de problèmes affectant les peintures murales sont liés au mauvais état des bâtiments ou des structures, à leur mauvais usage, à l’absence d’entretien ou à de fréquentes réparations et modifications. De même que de fréquentes restaurations, des dégagements intempestifs et l’usage de méthodes et de matériaux inadaptés peuvent entraîner des dommages irréparables. Des pratiques et des qualifications professionnelles insuffisantes ou inadéquates ont conduit à des résultats fâcheux. C'est la raison pour laquelle, un document pertinent, définissant les principes corrects de conservation/restauration des peintures murales, s’avère indispensable. 

Article 1 : Politique de protection intégrée 

Une approche initiale et nécessaire de la protection des peintures murales, quelles que soient les cultures et les religions, exige que l’on dresse l’inventaire des monuments et des sites comportant des peintures murales, même lorsqu’elles ne sont pas visibles. Les lois et les réglementations qui régissent la protection du patrimoine culturel doivent interdire la destruction, la dégradation ou la modification des peintures murales et de leur environnement. La législation doit non seulement protéger les peintures murales, mais aussi mettre à la disposition des spécialistes des ressources pour la recherche, organiser le traitement et la surveillance professionnels et faire valoir leurs valeurs matérielles et immatérielles aux yeux du public. 
Si des interventions s’avèrent nécessaires, celles-ci doivent être entreprises en pleine connaissance et avec l’accord des autorités de tutelle. Des sanctions doivent être prévues pour toute violation des réglementations. De même que des dispositions doivent prendre en compte les nouvelles découvertes et leur préservation dans l’attente d’une protection officielle. Des projets d’aménagement urbains ou d’infrastructures, tels que la construction de routes, de barrages, la transformations de bâtiments, etc. qui affecteraient des peintures murales, ne doivent pas être entrepris sans réaliser une étude d’impact préalable et sans prévoir des dispositions adéquates de sauvegarde. 

Des efforts particuliers doivent être fournis, avec la coopération de différentes autorités, pour intégrer et respecter la fonction cultuelle des peintures religieuses sans compromettre leur authenticité.

Article 2 : Investigation 

Tout projet de conservation doit commencer par de rigoureuses investigations scientifiques. L’objectif est de rassembler autant d’informations que possible sur la composition de la structure et les différentes couches superposées et d’évaluer leurs dimensions historiques, esthétiques et techniques. Doivent être englobés dans de telles études toutes les valeurs matérielles et immatérielles de la peinture, ainsi que les modifications, les ajouts et les restaurations historiques. 
Cela exige une approche pluridisciplinaire. 

Les méthodes d’investigation doivent être autant que possible non-destructives. Une attention particulière doit être accordée aux peintures murales qui pourraient être dissimulées sous un lait de chaux, des couches de peinture, du plâtre, etc. Les préalables à tout programme de conservation sont l’investigation scientifique des mécanismes de macro- et micro-dégradations, l’analyse de matériau et le diagnostic de l’état. 

Article 3 : Documentation 

En accord avec la Charte de Venise, la conservation/restauration de peintures murales doit être accompagnée d’un programme défini de documentation sous la forme d’un rapport analytique et critique, comportant des illustrations : dessins, relevés, photographies, cartographies, etc. L’état des peintures, les caractéristiques techniques et formelles relevant du processus de la création et de l’histoire de l’objet doivent être connus. De plus, chaque étape de la conservation et de la restauration, chaque matériel et chaque méthode utilisés doivent être consignés. Ce rapport doit être conservé dans les archives d’une institution publique et mis à la disposition du public intéressé. Des copies de ces documents doivent aussi être conservées sur place ou confiés à la garde des responsables du monument. Il est également recommandé que les résultats des travaux soient publiés. Les documents doivent être classés par chapitres identifiables, par exemple investigation, diagnostic et traitement. Les supports traditionnels écrits et graphiques peuvent être complétés par des documents numérisés. Quelle que soit la technique utilisée, la permanence de ces archives et leur disponibilité future est toutefois de la plus haute importance.

Article 4 : Conservation préventive, entretien et gestion de site 

L’objectif de la conservation préventive est de créer des conditions favorables pour limiter le délabrement et éviter le recours à des traitements curatifs inutiles afin de prolonger la durée de vie des peintures murales. 
Une surveillance compétente et le contrôle de l’environnement sont tous deux des composantes essentielles de la conservation préventive. Des conditions climatiques défavorables et des problèmes d’humidité peuvent provoquer des détériorations et des attaques biologiques. Grâce à la surveillance, les premiers symptômes de délabrement de la peinture ou de la structure du support sont détectés, permettant ainsi d’éviter l’extension des dommages. Une déformation ou une défaillance de la structure, conduisant à de possibles effondrements, peuvent être détectés à un stade précoce. L’entretien régulier du bâtiment ou de la structure est la meilleure garantie pour la sauvegarde des peintures murales. 

Les usages publics inappropriés et incontrôlés des monuments et des sites comportant des peintures murales peuvent engendrer des dommages à ces dernières. Cela peut impliquer une limitation des visites et, dans certains cas, la fermeture temporaire au public. Il est toutefois préférable que le public ait la possibilité de connaître et d’apprécier des peintures murales qui font partie du patrimoine culturel commun. Par conséquent, il convient d’intégrer à la gestion des sites un aménagement adapté de l’accès et de l'usage des lieux, afin de préserver, autant que possible, les valeurs authentiques matérielles et immatérielles des monuments et des sites. 

Pour diverses raisons sociologiques, idéologiques et économiques, de nombreuses peintures murales, souvent situées dans des lieux isolés, sont victimes de vandalisme et de vols. Dans ces cas-là, les autorités doivent prendre des mesures préventives particulières. 

Article 5 : Conservation et restauration 

Les peintures murales sont une partie intégrante du bâtiment ou de la structure. En conséquence, leur conservation doit être envisagée en même temps que la structure de l’entité architecturale et leur environment. Toute intervention sur le monument doit prendre en compte le caractère spécifique des peintures murales et les conditions de leur préservation. Toutes les interventions, telles que la consolidation, le nettoyage et la réintégration, doivent être réduits au niveau minimum nécessaire permettant d’éviter toute disparition de matériel et toute diminution d’authenticité picturale. Partout où cela est possible, des échantillons de couches stratigraphiques attestant l’histoire des peintures doivent être préservés, de préférence in situ. 

Le vieillissement naturel est un témoignage du temps et doit être respecté. Les transformations chimiques et physiques irréversibles doivent être préservées s’il est nuisible de les oter. Les restaurations précédentes, les ajouts et les couches picturales recouvrant des couches plus anciennes font partie de l’histoire des peintures murales. Ils doivent être considérés comme des témoins des interprétations et évalués de façon critique. 

Toutes les méthodes et tous les matériaux utilisés dans la conservation et la restauration des peintures murales doivent prendre en compte l’éventualité de futurs traitements. L’utilisation de nouveaux matériaux et de nouvelles méthodes doit être basée sur des données scientifiques détaillées et des résultats d’essais concluants en laboratoire et sur site. Toutefois, on doit garder à l’esprit que les effets à long terme de nouveaux matériaux et de nouvelles méthodes sur les peintures murales sont inconnus et peuvent être dommageables. Par conséquent, l’utilisation de matériaux traditionnels, compatibles avec les composantes de la peinture et la structure environnante, doit être encouragée. 

L’objectif d’une restauration est d’améliorer la lisibilité de la forme et du contenu des peintures murales tout en respectant la création originale et son histoire. La réintégration esthétique contribue à réduire la visibilité des dommages et doit d’abord être testée sur un matériel qui ne soit pas d’origine. Les retouches et les restitutions doivent être discernables de l’original. Tous les rajouts doivent être facilement reversibles. Trop de repeint doit être évité. 

Le dégagement de couches picturales exige le respect de la situation historique et doit tenir compte de l’évaluation des pertes éventuelles. Cette opération ne devrait être effectuée qu’après étude préliminaire de leur état, de leur importance et de leur valeur et, lorsque cela est possible, sans provoquer de dommages. Les peintures récemment mises au jour ne doivent pas être exposées à des conditions défavorables. 

Dans certains cas, la reconstitution de peintures murales décoratives ou de surfaces architecturales colorées fait partie d’un programme de conservation et de restauration. Cela suppose la conservation des fragments authentiques et pourrait impliquer leur recouvrement complet ou partiel par des couches protectrices. Une reconstitution bien documentée et exécutée de manière professionnelle, à l’aide de matériaux et de techniques traditionnels, témoigne de l’apparence historique de façades et de décors intérieurs. 

Une direction compétente doit rester vigilante durant toutes les phases du projet de conservation/restauration et doit recevoir l’approbation des autorités compétentes. Il serait souhaitable qu’un contrôle indépendant du projet soit assuré par des autorités ou des institutions compétentes, libres de tout intérêt commercial dans le résultat final de l’opération. Les responsables des décisions de gestion doivent être nommés et les travaux doivent être mis en œuvre par des professionnels possédant des qualifications et des compétences adéquates. 

Article 6: Mesures d’urgence 

Dans les cas d’urgence, des mesures immédiates de sauvetage sont nécessaires pour sauvegarder des peintures murales. Les matériaux et les techniques utilisés doivent permettre un traitement ultérieur. Des mesures de conservation appropriées doivent être entreprises aussi vite que possible avec la permission des autorités compétentes. 

La dépose et le transfert sont des opérations radicales, irréversibles et dangereuses qui affectent sévèrement la composition physique, la structure matérielle et les caractéristiques esthétiques des peintures murales. Ces opérations ne sont par conséquent justifiables que dans des cas extrêmes, lorsque aucune solution de traitement in situ n’est possible. Dans de telles circonstances, la décision de dépose et de transfert doit toujours être prise par une équipe de professionnels plutôt que par la personne chargée d’effectuer le travail de conservation. Les peintures déposées doivent être recollées à leurs emplacements d’origine dans la mesure du possible. 

Des mesures spéciales doivent être prises pour la protection et l’entretien des peintures détachées de leur support d’origine, ainsi que pour la prévention des vols et la dispersion des œuvres. 

L’application d’une couche de recouvrement dissimulant un décor existant, dans l’intention de prévenir des dommages ou la destruction par l’exposition à un environnement inhospitalier, doit être exécutée avec des matériaux compatibles avec les peintures murales et d’une manière qui permettra leur restitution ultérieure. 

Article 7 : Recherche et information du public 

La création de projets de recherche dans le domaine de la conservation/restauration des peintures murales est une condition essentielle à l’élaboration d’une politique de préservation durable. La recherche sur des questions susceptibles de compléter nos connaissances sur les processus de dégradation doit être encouragée. La recherche qui étendra nos connaissances sur les techniques de peintures originales, ainsi que sur les méthodes et les matériaux utilisés dans les restaurations anciennes est essentielle pour la mise en œuvre de projets de conservation adéquats. Cette recherche est également pertinente pour les disciplines connexes des arts et des sciences. Il convient de réduire au minimum les perturbations causées aux matériaux qui serviront à l’étude ou à l’obtention d’échantillons. 

La diffusion de la connaissance est une caractéristique importante de la recherche, et devra être faite à destination de la communauté scientifique autant que du grand public. L’information du public contribue considérablement à la prise de conscience de la nécessité de préserver les peintures murales, même si les travaux de conservation/restauration peuvent causer des désagréments temporaires. 

Article 8 : Qualifications et formation professionnels 

La conservation/restauration de peintures murales est une discipline spécialisée appartenant au domaine de la préservation du patrimoine. Ces travaux exigent des connaissances, des compétences et des savoirs-faire particuliers, de sorte que les conservateurs-restaurateurs de ces biens culturels doivent recevoir une éducation et une formation professionnelle comme le recommandent le Code d’éthique du Comité conservation de l’ICOM (1984) et les associations telles que E.C.C.O. (European Confederation of Conservator-Restorers’ Organisations) et ENCoRE (European Network for Conservation-Restoration Education). 

Article 9: Traditions de rénovation 

Dans quelques régions du monde, les pratiques authentiques des artistes et des artisans se poursuivent par la reproduction de programmes iconographiques et de décors historiques utilisant des techniques et des matériaux traditionnels. Ces traditions, qui répondent à des exigences religieuses et culturelles et s’en tiennent aux principes de Nara, doivent être maintenues. Des savoir-faire traditionnels en matière de peintures sont également des conditions préalables pour la conservation/restauration. Cependant, bien qu’il soit important de préserver ces connaissances particulières, cela n’ implique pas que les traitements de conservation/restauration de peintures murales soient effectués par des artisans ou des artistes. 

Article 10: Coopération internationale 

Partager l’entretien d’un patrimoine commun est une notion acceptée au niveau national et international. Il est donc nécessaire d’encourager l’échange des connaissances et la diffusion des informations à tous les niveaux. Dans l’esprit d’une collaboration interdisciplinaire, les conservateurs - restaurateurs de peintures murales ont besoin de travailler en liaison avec leurs collègues d’autres pays et avec les institutions adéquates et les spécialistes du monde entier. 

L'ébauche de ce document, sous sa forme actuelle, a été rédigée à Copenhague les 28 octobre - 1er novembre 2002, puis révisé et complété à Thessalonique le 8 et 9 mai 2003. Rapporteur : Isabelle Brajer 

Participants
R.C. Agrawal (Inde)
Valia Anapliotou (Grèce)
Stefan Belishki (Bulgarie)
Giorgio Bonsanti (Italie)
Isabelle Brajer (Danemark)
Marjan Buyle (Belgique)
Jaime Cama Villafranca (Mexique)
Nikolas Charkiolakis (Grèce)
Rob Crèvecoeur (Pays Bas)
Luigi Dei (Italie)
Alberto Felici (Italie)
Vaios Ganitis (Grèce)
George Kavakas (Grèce)
Haris Lionis (Grèce)
Penelope Mavroudi (Grèce)
Vassilis Petropoulos (Grèce)
Michael Petzet (Allemagne)
Ursula Schädler-Saub (Allemagne)
Walter Schudel (Belgique)
Nimal de Silva (Sri Lanka)
Roland Silva (Sri Lanka)
Kirsten Trampedach (Danemark)
Ioannis Zervos (Grèce)

Charte ICOMOS-principes pour l'analyse, la conservation et la restauration des structures du patrimoine architectural

 

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Charte ICOMOS-principes pour l'analyse, la conservation 
et la restauration des structures du patrimoine architectural
(2003)
 


Ratifiée par la 14e Assemblée Générale de ICOMOS, à Victoria Falls, Zimbabwe, Octobre 2003

Principes généraux 

But du document 

Les édifices anciens par leur nature (matériaux et mises en œuvre) imposent des démarches particulières pour le diagnostic et la restauration qui limitent l'application des normes légales et de construction applicables 

Des recommandations ne sont pas seulement souhaitables, elles sont nécessaires afin de garantir que les procédures relatives à la restauration des structures soient adaptées au contexte rationnel, scientifique et culturel. 

Les "PRINCIPES" présentés dans ce document, qui seront suivis de directives, constituent la première étape vers la préparation des recommandations, instrument indispensable pour tous les intervenants de la conservation et de la restauration des structures. 

Les directives sont disponibles en anglais dans un document séparé [Word - 164 Kb]

 

1. Critères généraux 

1.1. La conservation, le renforcement et la restauration des structures du patrimoine architectural requièrent une approche pluridisciplinaire. 

1.2. Par respect envers chaque culture; le patrimoine doit être étudié dans son contexte culturel, par conséquent la valeur et le niveau d'authenticité ne sont pas déterminés par des critères universels. 

1.3. La valeur d'un édifice historique n'est pas limitée à la perception que l'on a de celui-ci. Elle dépend de l'intégrité de toutes les parties qui le composent. Par conséquent la suppression de structures internes pour ne maintenir que les façades devra toujours être évitée. 

1.4. Si des changements d'usage ou de fonction sont garants d'une meilleure conservation et de l'entretien du patrimoine, les exigences de la conservation et les conditions de sécurité doivent être soigneusement prises en compte. 

1.5. La conservation ou la restauration des structures du patrimoine architectural n'est pas une fin en soi, c'est un moyen au service d'un objectif plus large: la pérennité de l'édifice dans sa globalité. 

1.6 Les structures historiques, en raison de leur histoire souvent complexe, nécessitent la mise en œuvre d'études et de projets suivant des phases précises, comme dans la médecine: l'anamnèse, la thérapie et le contrôle. A chaque phase correspond la recherche appropriée pour la collecte des données et des informations pour identifier les causes des désordres, pour déterminer le choix des mesures à prendre, et pour contrôler ensuite leur efficacité. Afin que l'impact sur le patrimoine soit minimal il faut employer les ressources disponibles d'une manière rationnelle. Il est généralement nécessaires que ces étapes se succèdent dans un processus itératif. 

1.7 Aucune action ne doit être entreprise sans avoir préalablement évalué les effets négatifs sur l'édifice historique, excepté dans le cas où des mesures urgentes de sauvegarde sont nécessaires pour empêcher un écroulement imminent de la structure (p.ex. après des dommages sismiques); néanmoins ces mesures ne doivent pas changer la structure d’une manière irréversible. 

2. Recherche et diagnostic 

2.1 En général une équipe pluri-disciplinaire, composé selon le type et l'échelle du problème, devrait être constitué dès la première phase de l'étude - comme dans le relevé préalable du site et dans la préparation du programme d'investigations. 

2.2 Les données et les informations peuvent être étudiées une première fois d'une manière approximative afin d'établir un plan d'action approprié au problème réel de la structure. 

2.3 Une compréhension claire de la typologie, du comportement, des performances des structures et des caractéristiques des matériaux est nécessaire dans l'exercice de la conservation. La connaissance de la conception originelle des structures, des techniques employées lors de la construction, des transformations, des phénomènes vécus, et de leur état actuel est essentielle. 

2.4 Les structures des vestiges archéologiques posent des problèmes particuliers car elles nécessitent des interventions de stabilisation pendant les phases d'excavation quand la connaissance est encore incomplète. Le comportement structurel d'une construction en cours de fouille peut être complètement différent d'une construction exposée. Ainsi les projets d'interventions et les solutions adoptées peuvent être différents afin de ne pas compromettre l'aspect, l'apparence et l'usage de la construction. 

2.5 La conservation des structures du patrimoine bâti requiert simultanément des analyses qualitatives et quantitatives. Les premières sont fondées sur l'observation directe des désordres et de la dégradation des matériaux. Elles s'appuient sur les recherches historiques et archéologiques. Les secondes concernent essentiellement les tests spécifiques, le suivi des données et l'analyse des structures 

2.6 Avant de prendre une décision concernant une intervention sur des structures il est indispensable de déterminer les causes des désordres, et ensuite d'évaluer le niveau de sécurité de la structure. 

2.7 L'évaluation du niveau de sécurité (qui est la dernière étape dans le diagnostic ou le besoin de traitements est effectivement déterminé) doit tenir compte des analyses quantitatives et qualitatives et de l'observation directe, des recherches historiques, de la modélisation mathématique le cas échéant et, en tant que besoin des résultats expérimentaux. 

2.8. Le plus souvent l'application de coefficients de sécurité conçus pour les ouvrages neufs conduit à des mesures excessives, inapplicables pour les édifices anciens. Des analyses spécifiques devront alors justifier de la diminution des niveaux de sécurité. 

2.9 Toutes les informations sur la documentation réunie, sur le diagnostic, sur l'évaluation de la sécurité et sur les propositions d'intervention doivent être consignées dans un rapport de présentation explicite.

 

3. Les remèdes et le contrôle 

3.1 La thérapie représente le champ des actions exercées sur les causes profondes des désordres, et non sur les symptômes. 

3.2 La meilleure thérapie pour la conservation est l'entretien préventif. 

3.3 La compréhension de la signification de la structure, et l'évaluation de son niveau de sécurité conditionnent les mesures de conservation et de renforcement. 

3.4. Aucune action de doit être entreprise sans que son caractère indispensable n'ait été démontré. 

3.5 Les interventions doivent être proportionnées aux objectifs de sécurité fixés et être maintenues au niveau minimal garantissant stabilité et durabilité avec le minimum d'effets négatifs sur la valeur du bien considéré. 

3.6 La conception du projet d'intervention sera toujours fondée sur une bonne connaissance des causes des désordres et de la dégradation. 

3.7 Le choix entre les techniques "traditionnelles" et les techniques "innovantes" doit être fait au cas par cas, en donnant la préférence aux techniques les moins envahissantes et les plus respectueuses des valeurs patrimoniales, tenant en compte les exigences de sécurité et de durabilité. 

3.8. Parfois les difficultés rencontrées pour le contrôle des véritables niveaux de sécurité et les résultats positifs de l'intervention peuvent conduire à recourir à une démarche progressive, en commençant à un niveau minimum, et en adoptant ultérieurement une série des mesures supplémentaires ou correctives. 

3.9 Les mesures choisies doivent être réversibles autant que possible, de telles sorte que, si de nouvelles connaissances le permettent, des mesures plus adéquates puissent être mises en oeuvre. Si les mesures ne peuvent être réversibles, on doit s'assurer que des interventions ultérieures puissent encore intervenir. 

3.10 Tous les matériaux utilisés pour les travaux de restauration, particulièrement les nouveaux matériaux, doivent être testés de manière approfondie et apporter les preuves non seulement de leurs caractéristiques mais également de leur compatibilité avec les matériaux d'origine, afin d'éviter les effets secondaires non souhaitables. 

3.11 Les qualités intrinsèques d'une structure et de son environnement, dans son état premier ou modifié à son avantage par l'histoire, doivent être conservées. 

3.12 Chaque intervention doit autant que possible respecter le concept originel, les techniques et la valeur historique des états précédents de la structure et en laisser des traces reconnaissables pour l’avenir. 

3.13 L'intervention doit être le résultat d'un projet d'ensemble intégré qui permettra de donner une échelle de valeurs aux éléments architecturaux, structuraux et fonctionnels. 

3.14 La dépose ou l’altération de matériaux historiques ou de caractéristiques de l'architecture doivent être évités autant que possible. 

3.15 On choisira toujours de réparer plutôt que de remplacer les parties détériorées des structures anciennes. 

3.16 Les imperfections et altérations non réversibles devenues parties intégrantes de l'histoire de la structure doivent être maintenues lorsqu'elles ne compromettent pas les exigences de sécurité. 

3.17 Le démontage et la reconstruction doivent être considérés comme des interventions exceptionnelles résultant de la nature des matériaux et de la structure, dans le cas où la conservation avec d'autre moyens est impossible ou nuisible. 

3.18 Les mesures de sécurité employées lors des interventions doivent clairement montrer leur objectif et leur fonction, sans causer de dommages à la valeur de l'objet traité. 

3.19 Chaque proposition d’intervention doit être accompagnée d’un programme de contrôle à mettre en œuvre, autant que possible, quand les travaux sont en cours d'exécution. 

3.20 Les interventions qui ne peuvent faire l'objet de contrôle pendant leur exécution sont interdites. 

3.21 Chaque intervention sur les structures doit être accompagnée de mesures de contrôle pendant sa mise en œuvre puis sur le long terme pour s'assurer de son efficacité. 

3.22 Toutes activités de contrôle et de suivi doivent être documentées comme faisant partie de l’histoire de la structure. 

Charte du patrimoine bâti vernaculaire

 

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Charte du patrimoine bâti vernaculaire 
(1999)
 


Ratifiée par la 12e Assemblée Générale de ICOMOS, au Mexique, octobre 1999

Introduction

Le patrimoine bâti vernaculaire suscite à juste titre la fierté de tous les peuples. Reconnu comme une création caractéristique et pittoresque de la société, il se manifeste de façon informelle, et pourtant organisée; utilitaire, il possède néanmoins un intérêt et une beauté. C'est à la fois un reflet de la vie contemporaine et un témoin de l'histoire de la société. Bien qu'il soit oeuvre humaine, il est aussi le produit du temps. Il serait indigne de l'héritage de l'humanité de ne pas chercher à conserver et à promouvoir ces harmonies traditionnelles qui sont au coeur même de son existence et de son avenir.

Le patrimoine bâti vernaculaire est important car il est l'expression fondamentale de la culture d'une collectivité, de ses relations avec son territoire et, en même temps, l'expression de la diversité culturelle du monde. 

La construction vernaculaire est le moyen traditionnel et naturel par lequel les communautés créent leur habitat. C'est un processus en évolution nécessitant des changements et une adaptation constante en réponse aux contraintes sociales et environnementales. Partout dans le monde, l'uniformisation économique, culturelle et architecturale menace la survie de cette tradition. La question de savoir comment résister à ces forces est fondamentale et doit être résolue non seulement par les populations, mais aussi par les gouvernements, les urbanistes, les architectes, les conservateurs, ainsi que par un groupe pluridisciplinaire d'experts.

En raison de l'uniformisation de la culture et des phénomènes de mondialisation socio-économiques, les structures vernaculaires dans le monde sont extrêmement vulnérables parce qu'elles sont confrontées à de graves problèmes d'obsolescence, d'équilibre interne et d'intégration. 

Il est par conséquent nécessaire, en complément de la Charte de Venise, d'établir des principes pour l'entretien et la protection de notre patrimoine bâti vernaculaire.

Principes généraux

1. Les bâtiments vernaculaires présentent les caractéristiques suivantes : 

a) Un mode de construction partagé par la communauté ; 

b) Un caractère local ou régional en réponse à son environnement ;

c) Une cohérence de style, de forme et d'aspect, ou un recours à des types de construction traditionnels ;

d) Une expertise traditionnelle en composition et en construction transmise de façon informelle ;

e) Une réponse efficace aux contraintes fonctionnelles, sociales et environnementales ;

f) Une application efficace de systèmes et du savoir-faire propres à la construction traditionnelle.

2. L'appréciation et l'efficacité de la protection du patrimoine vernaculaire dépendent de l'engagement et du soutien de la collectivité, de son utilisation et de son entretien continuels.

3. Les gouvernements et les autorités compétentes doivent reconnaître à toutes les collectivités le droit de préserver leurs modes de vie traditionnels et de les protéger par tous les moyens législatifs, administratifs et financiers à leur disposition et de les transmettre aux générations futures. 

Principes de conservation

1. La conservation du patrimoine bâti vernaculaire doit être menée par des spécialistes de diverses disciplines, qui reconnaissent le caractère inéluctable du changement et du développement et le besoin de respecter l'identité culturelle de la collectivité. 

2. Les interventions contemporaines sur les constructions, les ensembles et les établissements vernaculaires doivent respecter leurs valeurs culturelles et leur caractère traditionnel.

3. Le patrimoine vernaculaire s'exprime rarement par des constructions isolées et il est mieux conservé par le maintien et la préservation d'ensembles et d'établissements représentatifs, région par région. 

4. Le patrimoine bâti vernaculaire fait partie intégrante du paysage culturel et cette relation doit donc être prise en compte dans la préparation des projets de conservation.

5. Le patrimoine vernaculaire ne comprend pas seulement les formes et les matériaux des bâtiments, structures et des lieux, mais également la manière dont ces éléments sont utilisés et perçus ainsi que les traditions et les liens intangibles qui leur sont reliés.

Orientations pratique

1. Recherche et documentation 

Toute intervention physique sur une structure vernaculaire devrait être menée avec prudence et précédée d'une analyse complète de sa forme et de sa structure. Ce document devrait être conservé dans des archives accessibles au public. 

2. Emplacement, paysage et groupes de bâtiments

Les interventions sur les structures vernaculaires devraient être menées dans le respect et le maintien de l'intégrité de l'emplacement, de la relation avec les paysages physiques et culturels et de l'agencement d'une structure par rapport aux autres.

3. Systèmes de construction traditionnels

Le maintien des systèmes de construction traditionnels et du savoir-faire lié au patrimoine vernaculaire est capital pour l'architecture vernaculaire et essentiel pour la réfection et la restauration de ces structures. C'est par l'éducation et la formation que ce savoir-faire devrait être conservé, enregistré et transmis aux nouvelles générations d'artisans et de bâtisseurs.

4. Remplacement des matériaux et des éléments architecturaux

Les transformations qui satisfont légitimement aux exigences modernes devraient être réalisées avec des matériaux qui assurent la cohérence de l'expression, de l'aspect, de la texture et de la forme de l'ensemble de la construction et la cohésion des différents matériaux entre eux.

5. Adaptation

L'adaptation et la réutilisation des constructions vernaculaires devraient être effectuées dans le respect de l'intégrité de la structure, de son caractère et de sa forme tout en étant compatibles avec des standards de vie acceptables. La pérennité des modes de construction vernaculaire peut être assurée par l'élaboration par la collectivité d'un code d'éthique qui peut servir aux interventions.

6. Changements et restauration d'époque

Les modifications apportées dans le temps aux bâtiments doivent être appréciées et comprises comme des éléments importants de l'architecture vernaculaire. La conformité de tous les éléments d'un bâtiment à une même période ne sera pas, en général, l'objectif des interventions sur les structures vernaculaires.

7. Formation

Afin de conserver les valeurs culturelles de l'architecture vernaculaire, les gouvernements, les autorités compétentes, les groupes et les organismes devraient mettre l'accent sur :

a) Des programmes éducatifs susceptibles de transmettre les principes du patrimoine vernaculaire aux conservateurs ; 

b) Des programmes de formation pour aider les collectivités à préserver les systèmes de construction, les matériaux et le savoir-faire traditionnels ;

c) Des programmes d'information qui accroissent la sensibilisation du public et des jeunes en particulier dans le domaine de l'architecture vernaculaire ; 

d) Des réseaux inter-régionaux d'architecture vernaculaire pour échanger des expertises et des expériences.

CIAV :

Madrid, 30 janvier 1996

Jérusalem, 28 mars 1996

Mikkeli, 26 février 1998

Saint-Domingue, 26 août 1998

ICOMOS : Stockholm, 13 septembre 1998

Principes à suivre pour la conservation des structures historiques en bois

 

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Principes à suivre pour la conservation 
des structures historiques en bois (1999)
 


Adoptés par ICOMOS à la 12e Assemblée Générale au Mexique, octobre 1999 


Le but du présent énoncé est de définir des principes et des pratiques fondamentales et universellement applicables pour la protection et la conservation des structures historiques en bois qui respectent leur signification culturelle. Par structures historiques en bois, on entend ici tous types de bâtiments ou de constructions faits entièrement ou partiellement en bois, et qui ont une signification culturelle ou font partie d'un site historique. 

Pour la conservation de ces monuments, les Principes :

  • reconnaissant l'importance des structures en bois de toutes les époques dans le patrimoine culturel mondial ;
  • considérant la grande variété des structures en bois dans le monde ;
  • considérant la diversité des essences et des qualités de bois utilisées pour les construire ;
  • reconnaissant la vulnérabilité des structures construites entièrement ou partiellement en bois, en raison de la détérioration et de la dégradation des matériaux exposés à des conditions environnementales ou climatiques variées, et due aux variations du degré d'humidité, à la lumière, aux champignons, aux insectes, à l'usure, aux incendies et autres sinistres ;
  • reconnaissant que la raréfaction des structures historiques en bois est due à leur vulnérabilité, à leur mauvais usage et à la disparition des savoir-faire reliés aux techniques de design et de construction traditionnelles ;
  • considérant la grande diversité des mesures et des traitements requis pour la préservation et la conservation de ces ressources historiques ;
  • prenant note des principes de la Charte de Venise et de la Charte de Burra ainsi que de la doctrine de l'UNESCO et de l'ICOMOS, et cherchant à appliquer ces principes généraux à la protection et à la préservation des structures en bois ;
Énoncent les recommandations suivantes : 

Inspection, relevés et documentation

1. Avant toute intervention, l'état de la structure et de ses éléments devra être soigneusement documenté, de même que tous les matériaux utilisés pour les traitements, conformément à l'article 16 de la Charte de Venise et aux Principes de l'ICOMOS pour l'enregistrement documentaire des monuments, des ensembles architecturaux et des sites culturels. Toute documentation pertinente, y compris échantillons caractéristiques de matériaux superflus ou d'éléments enlevés à la structure, ainsi que toute information concernant les techniques et savoir-faire traditionnels, devront être collectées, cataloguées, déposées en lieu sûr et rendues accessibles au moment opportun. La documentation devra également inclure les raisons spécifiques du choix des matériaux et des méthodes utilisées pour les travaux de conservation. 

2. Un diagnostic exhaustif des conditions et des causes de détérioration et de défaillance des structures de bois devra précéder toute intervention. Ce diagnostic devra s'appuyer sur des preuves tangibles, sur une inspection et une analyse de l'état physique et, si nécessaire, sur des mesures et des tests non destructifs. Ceci ne devrait pas empêcher les interventions mineures nécessaires, ni les mesures d'urgence. 

Surveillance et entretien

3. Une stratégie cohérente de surveillance continue et d'entretien régulier est d'importance cruciale pour la conservation des structures historiques de bois ainsi que pour la préservation de leur signification culturelle. 

Interventions

4. Le but premier de la préservation et de la conservation est de maintenir l'authenticité historique et l'intégrité du patrimoine culturel. Toute intervention devra donc être basée sur des études et des évaluations adéquates. Les problèmes devront être résolus en fonction des conditions et des besoins présents, tout en respectant les valeurs esthétique et historique ainsi que l'intégrité physique de la structure ou du site. 

5. Toute intervention proposée devra favoriser : 

a)
      l'utilisation de méthodes et de techniques traditionnelles ; 

b) être techniquement réversible, si possible ; ou, 

c) au moins, ne pas entraver ou empêcher d'effectuer des travaux de conservation s'ils s'avéraient nécessaires dans le futur ; et, 

d) ne pas empêcher l'accès futur aux informations incorporées dans la structure. 

6. On recherchera avant tout à toucher le moins possible au tissu historique des structures en bois. Dans certains cas, l'intervention minimum visant à assurer la préservation et conservation de ces structures en bois pourra signifier leur démontage, complet ou partiel, et leur remontage subséquent, afin de permettre d'effectuer les réparations qui s'imposent. 

7. Lors d'interventions, la structure historique de bois devra être considérée comme un tout; tous les matériaux, y compris pièces d'ossature, planchers, murs, cloisons, éléments de toiture, portes et fenêtres, etc., devront recevoir la même attention. En principe, il faudra conserver le maximum de matériaux existants. La préservation devra s'étendre aux plâtres, peintures, enduits, papiers peints, etc. S'il s'avérait nécessaire de rénover ou de remplacer les matériaux de finition, on devrait copier dans la mesure du possible les matériaux, techniques et textures d'origine. 

8. Le but de la restauration est de conserver la structure historique ainsi que sa fonction portante, et d'en révéler la valeur culturelle en améliorant la lisibilité de son intégrité historique, de ses stades antérieurs et de sa conception originale, dans les limites des preuves matérielles historiques existantes, tel qu'indiqué aux articles 9 à 13 de la Charte de Venise. Les pièces et autres éléments retirés d'une structure historique devront être catalogués et des échantillons caractéristiques devront être gardés dans une réserve permanente comme faisant partie de la documentation. 

Réparation et remplacement

9. Pour la réparation des structures historiques, on pourra utiliser des pièces de bois de remplacement qui respectent les valeurs historique et esthétique en présence, lorsque cela est nécessaire pour remplacer des éléments ou parties d'éléments détériorés ou endommagés, ou pour les besoins de la restauration. 

Les nouvelles pièces, ou parties de pièce, devront être des mêmes essences de bois et de même qualité, ou, si nécessaire, de meilleure qualité que les pièces qu'elles remplacent. Elles devront, si possible, avoir des caractéristiques naturelles similaires. Le taux d'humidité et les autres caractéristiques physiques du bois de remplacement devront être compatibles avec la structure existante. 

On devra utiliser des techniques artisanales et des modes de construction correspondant à ceux utilisés à l'origine, ainsi que le même type d'outils et de machines. Les clous et autres accessoires devront copier les matériaux d'origine. 

Pour remplacer une partie de pièce détériorée, on emploiera un assemblage traditionnel pour raccorder la pièce nouvelle à l'ancienne, si cette opération s'avère possible et compatible avec les caractéristiques de la structure à réparer. 

10. Il faudra faire en sorte que les nouvelles pièces, ou parties de pièce, se distinguent des anciennes. Il n'est pas souhaitable de copier l'usure ou la déformation des éléments enlevés. On pourra employer des méthodes traditionnelles appropriées ou des méthodes modernes éprouvées pour atténuer la différence de couleur entre parties anciennes et parties neuves, en veillant à ce que cela n'affecte ou n'endommage pas la surface de la pièce de bois. 

11. Les nouvelles pièces, ou parties de pièce, devront porter une marque discrète, gravée au ciseau ou au fer rouge, par exemple, de manière à ce qu'elles soient identifiables dans l'avenir. 

Les réserves de forêts historiques

12. On devra encourager la création et la protection de forêts ou de réserves forestières pouvant fournir les matériaux nécessaires à la conservation et à la réparation des structures historiques de bois. 

Les institutions responsables de la sauvegarde et de la conservation des bâtiments et des sites historiques devront établir ou encourager la création de commerces de bois où il sera possible de se procurer les matériaux appropriés pour intervenir sur ce type de structures. 

Matériaux et techniques de construction contemporains

13. Les matériaux contemporains comme les résines époxydes, et les techniques modernes comme les renforts structurels en acier, devront être choisis et utilisés avec la plus grande prudence, et seulement dans les cas ou la durabilité et le comportement structurel des matériaux et des techniques de construction auront été prouvés satisfaisants sur une longue période de temps. Les services mécaniques, comme le chauffage et les systèmes de détection et de prévention des incendies, seront installés de manière à respecter la signification historique et esthétique de la structure ou du site. 

14. Il faudra limiter et contrôler l'usage des produits chimiques, qui ne seront utilisés que s'ils représentent un avantage certain, s'ils ne présentent aucun risque pour le public et l'environnement, et que si leur efficacité à long terme a été démontrée. 

Formation 

15. La régénération des valeurs relatives à la signification culturelle des structures historiques en bois par le biais de programmes de formation est une condition préalable à une politique de conservation et de développement durables. On encouragera donc la création et le développement de programmes de formation touchant à la protection, à la sauvegarde et à la conservation des structures historiques en bois. Cette formation devra être basée sur un plan stratégique qui intègre les besoins de production et de consommation durable, et comporter des programmes de niveaux local, régional, national et international. Ces programmes devront s'adresser à toutes les professions et secteurs d'activité engagés dans ce genre de travail, en particulier aux architectes, conservateurs, ingénieurs, artisans et gestionnaires de sites.

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