La Déclaration de Stockholm (Déclaration de l'ICOMOS à l'occasion du 50e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme) (1998)

Réuni à Stockholm en 1998, l'ICOMOS souhaite souligner l'importance de la Déclaration universelle des droits de l'Homme dont on célèbre le 50e anniversaire et qui reconnaît tout particulièrement le droit de toute personne à prendre part librement à la vie culturelle de la communauté.

Outre l'importance des lois et conventions propres au patrimoine culturel et à sa conservation, l'ICOMOS affirme que le droit au patrimoine culturel fait partie intégrante des droits de l'homme considérant le caractère irremplaçable de cet héritage tangible et intangible et les menaces dont il est l'objet dans un monde en perpétuelle mutation. Ce droit engendre des responsabilités pour les individus et les sociétés comme pour les institutions et les états. Le protéger aujourd'hui, c'est préserver le droit des générations futures.
Le droit au respect du témoignage authentique que forme le patrimoine culturel comme expression de son identité culturelle au sein de la grande famille humaine;

Le droit à une meilleure connaissance de son patrimoine et de celui des autres;

Le droit au bon usage du patrimoine;

Le droit de participer aux décisions concernant le patrimoine et les valeurs culturelles dont il est porteur;

Le droit de s'associer pour la défense et pour la valorisation du patrimoine culturel.

L'ICOMOS considère qu'il est essentiel de respecter ces droits afin de préserver et enrichir la diversité culturelle du monde.

Ces droits supposent de connaître, apprécier et entretenir le patrimoine. Ils demandent qu'on améliore et respecte le cadre d'action. Ils exigent des stratégies de développement et un partenariat équitable entre la collectivité, le secteur privé et les individus pour harmoniser les intérêts concernant le patrimoine et concilier Préservation et Développement. Ils appellent à la coopération internationale dans le cadre des conventions, législations et autres mesures, et surtout, dans l'esprit qui les anime.

Ce sont là des responsabilités que tous, individuellement ou collectivement, doivent partager comme nous partageons la richesse de la mémoire, dans la recherche d'un développement durable au service de l'Homme.

À Stockholm, le 11 septembre 1998